New Dehli et le reste !

P101083121, 22 juillet, Dehli

Elle arrivée avec son petit sourire, et sa démarche bien à elle. Elle portait un tee shirt rose assorti à ses petite chaussures toutes neuves. Son sac aussi était tout rose. Avec du recul j’me dis que bon du noir ou du boueux ça aurait été pas mal aussi comme couleur, parce que bon… L’Inde c’est vraiment crade quoi, mais sur le coup j’ai pas pensé à ça. Elle était juste là, elle avait pas changé, elle avait les cheveux un peu plus courts mais c’était la même. C’était la mienne… Ma Mimine !

Notre 4ème est arrivée, nous sommes enfin au complet. Ma petite famille est réunie alors nous allons pouvoir affronter les affres de la vie indienne sans crainte et sans peur. C’est sur à 4 il ne peut plus rien nous arriver…

On n’a pas perdu de temps, on est parti à l’assaut de la ville. A nous New Dehli !

Ca ne vous surprendra surement pas mais New Dehli nous a mis chaos…

On était plein de bonne volonté pourtant ! Steph elle aime la vie, Emilie c’était son premier jour de vacances, Seb il était entouré de 3 nanas et moi j’étais bien d’être avec eux… C’est dire si on était au taquet…

Mais trop de mecs dans cette ville, pas assez de seins dans ce pays. Jamais je ne me suis sentie aussi morceau de viande que pendant cette journée. Ils étaient tous là, à nous mater, à nous défigurer, à nous frôler. On a marché, on était tellement concentré qu’on ne se parlait même plus. On a atteint l’apogée devant la mosquée et on a craqué avant de pouvoir rentrer. Au début on se prenait pour des stars en plein festival de Cannes et puis ça a vite tourné au zoo…

On a fait demi-tour, on s’est jeté à l’arrière d’un vélo taxi… On était si lourd que le pauvre avait du mal à nous tirer. Pour se venger je crois qu’il a choisi le pire chemin possible. Il a traversé une place de marché bondée, on s’est retrouvé piégé au milieu de la foule. Leurs mains étaient baladeuses et leur regard un peu pervers. Les enfants nous touchaient et mendiaient. Et nous, on ne savait plus où poser nos yeux. On a emprunté les pires rues que nous ayons visitées jusque-là, ça sentait la mort, on voyait la mort, c’était étroit, c’était sale, ça faisait peur, on a eu peur…

On a tenté la visite du fort rouge aussi mais y avait définitivement trop de monde qui faisait la queue… Alors on est rentré ! Arrivé à l’hôtel on a commandé des « nanas » (hummmmmmm menthe, citron, sucre…) et on n’a plus bougé !

Emotions : 1000 / Visite culture : 0

Le lendemain on a retenté l’aventure et on est tombé sur un mec avec des cotons tiges dans les cheveux, il voulait nous nettoyer les oreilles… Il avait son petit carnet de recommandations et insistait lourdement. Je crois qu’on a tous pensé « mais même avec des recommandations, qui irait se faire nettoyer les oreilles dans la rue, par un étranger et qui plus est, en Inde ?! »

L’Inde c’est vraiment un pays de fous…

CIMG3439On a tenté le Qtub Minar, un très beau monument du 12ème siècle. En regardant les photos j’me rappelle combien en effet c’était impressionnant. Mais ce dont je me rappelle surtout c’est qu’Emilie était déjà malade, il lui aura fallu 24 heures pour découvrir les joies de la digestion indienne. Ah oui et j’me souviens aussi de notre chauffeur de rickshaw, il nous a raconté son histoire d’amour. Un vrai bollywood. C’était un vrai mythomane. Mais un mythomane romantique…  Y avait des fleurs, des larmes, de la tendresse, un père qui refuse l’union, un homme amoureux, une femme qui se laisse désirer…

Le soir on a mangé avec Delphine et Matthieu, nos comparses du Cambodge. Ils nous ont remonté à bloc ! L’Inde ?! Même pas peur !

23 juillet, Mandawa

Mandawa ça m’a fait l’effet d’Aladdin. Un peu magique, un peu féérique. Beaucoup de soleil, beaucoup d’enfants, des maisons magnifiques, pas grand monde dans les rues à part des vaches. Et des Français aussi… Des vaches et des Français.

Mais Mandawa c’est surtout la ville des havelis, de vieilles bâtisses colorées qui attendent le visiteur. Notre hôtel était d’ailleurs si beau qu’on a plus de photos de notre chambre que de la ville !

Le soir on a eu droit à un petit spectacle de marionnettes. Je les aurais toutes achetées si j’avais pu… Trop belles, et le marionnettiste, vraiment attachant. Du haut de notre haveli on avait vue sur toute la ville et pendant que les mosquées chantaient Steph me faisait comprendre à quel point on est si petit sur cette terre… Quelle philosophe cette Stephou !

Bon Mandawa c’est aussi la ville où l’on s’est aperçu que notre chauffeur Mr Singh, sentait un peu l’alcool… Mais bon, on va pas se formaliser hein…

une petite galerie parce que ça fait toujours plaisir !

24, 25, 26, Bikaner

50 °c, pas d’ombre, des rickshaw de partout, des coups de klaxons qui n’en finissent pas, des chiens encore en vie dont les organes reposent sur le trottoir dont personne ne s’occupe, des chiens morts sur les trottoirs aux yeux vitreux exorbités, des chiens tellement affamés qui mangent des pigeons, des pigeons tellement affamés qui mangent des chiens…

Y avait un fort, un beau fort alors on s’est jeté dedans pour échapper au vacarme de la ville. On a pris la visite guidée mais y avait rien de guidé du tout, le guide guidait les Indiens en indien et nous faisait des sourires et les gardiens de salles nous fermaient les portes au nez parce qu’ils en avaient marre de travailler et qu’ils voulaient rentrer chez eux manger des lentilles et du riz…

CIMG3699On a voulu prendre un rickshaw, le juste prix c’était 30 roupies pour le trajet qu’on voulait faire.
Steph a dit « je gère ! », on l’a laissée faire. (Encore !)

Le chauffeur nous a demandé 200 roupies, Steph et négocié…

Et quand Steph négocie, ça donne ça !

On a croisé une ferme urbaine, en plein centre ville avec des vaches méga méga méga maigres… Et des milliards de rats, pas du tout maigres eux par contre… Brrrr…

Voilà. Ca c’était notre visite de Bikaner. On a finit par être tellement dégouté et tellement fatigué qu’on s’est réfugié chez Natacha.

Natacha c’est une gentille vieille dame, bien que parfois un peu pète-sec, qui a dévoué sa vie à l’association humanitaire française qu’elle a créée, l’AFEV. Sous l’étiquette du tourisme responsable elle organise des safaris à dos de dromadaire dans le désert, elle a créé un hôpital pour oiseaux, a adopté 15 enfants indiens qui sont placés dans des familles, responsable de la guesthouse qui nous a hébergé, vice présidente de l’organisme de gestion des déchets de Bikaner, mère de 3 enfants… Une femme active amoureuse de l’Inde. Elle nous a accueilli à bras ouverts, nous a concocté de bons petits plats et nous a organisé notre safari dans le désert du Thar.

On a chevauché nos dromadaires deux jours durant caché sous 3 tonnes de foulards pour nous protéger du soleil qui tapait fort, on a serré les fesses parce que ça fait un peu mal quand même et Emilie à même cravaché pour trotter un peu… Deux jours très chouettes perdu dans le désert à vivre avec des chameliers qui ne parlaient pas un mot d’anglais, des antilopes, des vaches bleues et des squelettes de vaches qui trainaient ci-et-là… Bon, deux jours très chouettes pour nous tous (on était avec des Frenchies très sympa !) sauf pour Steph, qui dormait avec son papier toilettes et qui a passé 40h sur 48h couchée dans la charrette à souffrir d’une jolie fièvre…

Le soir on a dormi à la belle étoile sur des matelas très fins. Le mien puait un peu parce qu’un dromadaire avait eu la bonne idée de faire pipi dessus, mais après tout ce qu’on avait déjà vécu c’était pas du pipi de dromadaire qui allait me faire peur ! Alors que tout le monde dormait j’ai regardé la lune se lever et dessiner de jolies ombres de dromadaires sur le sol et les étoiles apparaitre les unes après les autres. Je me suis endormie avec du papier toilettes dans les oreilles parce que les moustiques dans le désert font décidemment bien trop de bruit.
On a repris la route dans l’après midi, sous le soleil, exténué.

On a retrouvé Mr Singh, la voiture et la clim, et on s’est endormi.

Direction Jodhpur !

27 juillet, Jodhpur

P1020080Jodhpur… Cette ville m’est sortie de la tête… Je me souviens quand même qu’il pleuvait, beaucoup, que la vue sur la forteresse de Mehrangarh de notre ghuesthouse était très jolie, surtout la nuit, que j’étais fatiguée et que j’ai fait une overdose des Indiens, qu’il y avait encore beaucoup de klaxons, qu’Emilie et Steph étaient malades, qu’elles se battaient pour courir au toilettes la première, qu’on a pris un cours de cuisine, qu’on a bu des coups avec des Français, qu’ils ont dit « on paiera pas notre bière » et qu’en effet ils n’ont pas payé puisque c’est nous qui les avons payées le lendemain. Bah oui ils avaient décidé qu’ils n’avaient pas envie de payer alors en partant ils ont dit qu’on les avaient invités… Bah pourquoi pas hein ?! Ah oui ! Last but not least, je me souviens que c’est à Jodhpur que les chaussures roses d’Emilie ont perdu de leur fraîcheur…

28 juillet, Ranakpur

Notre coup de cœur à tous… Le temple d’Adinath, un temple jaïn tout en marbre, 1500 m², 33 mètres de hauteur, 24 dômes, 84 chapelles et 1444 colonnes ! Une pure merveille ! On l’a découvert sous la brume, sous la pluie et en pleine nature… On entendait même les oiseaux chanter… Vous ne vous rendez certainement pas compte, mais entendre la nature en Inde c’est dingue… On a laissé nos chaussures à l’extérieur et on a fusionné avec le marbre. Nos pieds mouillés par la pluie foulaient ce sol de près de 600 ans. Emilie a erré à l’intérieur pendant presque 1 heure, Steph s’est essayée à la méditation, Seb s’est fait poser un point sur le front et a dû s’alléger de quelques billets (ça fait 6 mois qu’on voyage mais il se fait encore avoir…) et moi j’ai profité du temps qui passe… Pendant encore une demie-heure on a regardé un vendeur de roses, installé par là… Tout était paisible et serein.

29, 30, 31 juillet, Udaipur

Sur la route Emilie a été malade, malade, malade. On s’est arrêté à midi parce que nous on avait faim et parce qu’Emilie, elle avait besoin d’aller aux toilettes. Manque de bol y avait pas de lumières dans les toilettes. Alors déjà c’est pas drôle d’être malade mais malade en Inde dans des toilettes indiennes sans lumière, là c’est vraiment dramatique… En l’attendant on a compté le nombre de Suzuki garées là. Pfff une dizaine ! Et à chaque Suzuki, son chauffeur, à chaque chauffeur, son touriste ! Alors forcément dans la salle y avait que des blancs, et y’en avait deux, blêmes-blancs-pâles (voire carrément livides) qui dormaient sur leur table. Eux aussi ils étaient malades je crois… A la fin du repas on a tenté un rapprochement avec Mr Singh, on lui a proposé un thé, il a accepté mais il n’a pas osé s’assoir, nous on n’a pas osé l’inviter. Malaise 7 sur l’échelle de Richter. On a bu notre thé et Mr Singh, bah… Il a rien bu du tout du coup…

Tentative de rapprochement : Echec

Dans la chambre Emilie a été malade, malade, malade. La journée du 29 pour elle se résume à « vomi, aye, aye, aye, fièvre, chiasse ». Et comme Emilie c’est une nana super généreuse elle a décidé de partager un peu. Alors pour la journée du 3O, pour moi, ça c’est résumé à « aye, aye, aye, fièvre, chiasse »

Donc pour faire simple, le 29 on a bu des coups pendant qu’Emilie fiévrais-dormais (Bah oui on la soutient comme on peut hein !) avec nos amis du dromadaire qu’on avait recroisé par hasard à Ranakpur puis ici. Comme quoi on fait vraiment tous le même trajet. Et le 30 les filles ont fait les magasins, oui parce qu’Udaipur c’est une ville où l’on peut flâner et faire du lèche vitrine, pendant que je fiévrais-dormais.

Bon de toute façon si vous vous posez la question, sachez que la réponse est non.
Non il n’y a pas eu une seule journée sans que l’un de nous ne soit malade. Voilà. Au moins comme ça c’est dit.

Viva India !

On a visité le City Palace Museum. C’était beau. Enfin je crois. Pas assez en forme pour apprécier… On est allé à un spectacle de danse indiennes. C’était beau. Et ça j’en suis sure. De la couleur beaucoup, partout, de la musique, des paillettes, des tambours, des gens qui chantent, qui tournent… C’était beau.

Le 31 juillet Steph repartait pour Paris avec 20 heures d’escales à New Dehli. On l’a accompagnée à l’aéroport, tous les 4 on a grignoté et bu un masala tea. Elle s’est envolée et tous les 3 on a rejoint Mr Singh qui nous attendait.
Quand on est monté dans la voiture il a dit qu’on était resté trop longtemps… Mr Singh c’est un râleur.

1er août, Bundi

A Bundi, n’y vont que les amoureux de L’Inde. Alors forcément on y est allé. On n’a pas regretté. Pas de touriste, un ville tranquille, une guesthouse charmante avec vue sur le fort (et bah oui encore un fort ! De toute façon dans le nord ‘y a que ça !), une chouette balade au fort Taragarh et au Garh Palace. Bon alors c’est sur on ne s’attendait pas à ça. Le Routard avait dit que c’était fantastique et merveilleux. Ce qui est vrai. En revanche ce qu’ils ont oublié de préciser, c’est que c’était complètement en ruine. On le précise que c’est des ruines normalement nan ? Nan mais j’veux dire, c’est quand même pas la même chose de visiter Versailles et Saint Romain en Gal quand même ! En plus ‘y avait plein de singes…

2 août, Pushkar

A Pushkar, c’est Seb qui était malade. Alors on l’a lâchement abandonné et on est allé faire les magasins entre filles. En ce 2 août 2013, c’était la première fois depuis le 14 janvier que Seb et moi étions séparés. 2 heures de papotages entre nanas sans mon Seb… Et bah incroyable ! On s’est même pas manqué !
Emilie a négocié comme une acheteuse enragée, elle est repartie les poches pleines de cadeaux. Quant à moi… bah mes poches étaient toutes vides… Pff !

3 août, Jaipur

En réalité aujourd’hui on est le 17 septembre. Voilà plus d’un mois que tout cela est derrière nous et j’avoue que j’ai un peu du mal à me souvenir des détails. Bon je me souviens tout de même de quelques petites choses…

CIMG4152Je me souviens de la chaleur étouffante, de notre superbe hôtel coloré et du restau ou nous avons mangé. Je me souviens aussi du chauffeur de rickshaw qui nous a bien entubé et qui nous a déposé à l’autre bout de là où nous voulions aller, de la police perdue qui nous a indiqué le bon chemin à droite, à gauche, devant et derrière, de nous perdus au milieu de milliers d’hommes au sortir de la mosquée. Je n’oublierai pas non plus ces enfants tout estropiés à qui il manquait un morceau de jambe ou de bras qui nous ont soudain encerclés, et de ces Messieurs qui nous ont délivré de ces petits bouts d’hommes et de femmes (bah oui, c’est vrai, j’ai eu peur de ces enfants…). Et puis dans un registre bien plus joyeux, je me souviens de nos robes faites sur mesure sur nos corps de déesses, qui nous ont coûté vraiment pas grand-chose…

Bon et puisqu’on parle de ça, on doit aussi parler du regard de Mr Singh quand on lui a demandé de nous déposer au magasin pour récupérer nos robes. Il a tout de suite compris qu’on était passé sans lui la veille pour économiser sa commission. (Pour les non initiés, sachez que pour tout achat en présence de votre chauffeur, celui-ci touche une commission, qui augmente évidemment le prix de votre produit !) Donc quand il a vu que sa com lui était passée sous le nez, il a fait sa mauvaise tête, et je vous jure que sa mauvaise tête, elle fait peur !

P1020298Dans la voiture je l’ai remercié d’avoir attendu le temps que nous récupérions nous emplettes. On ne s’attendait pas à un grand sourire suivi d’un gros câlin… Bon, en fait on n’e s’attendait pas à grand chose mais surtout pas à ce que la conversion vire aussi bizarre bizarre…

Moi : Thank You for waiting.
Lui : Just thank you ?
Moi « Just thank You ? » What do you want ?
Lui : I want whisky !
Nous : …

Ca va être sympa la suite du voyage…

4, 5 août Agra

CIMG4225On ne devait rester qu’une journée à Agra mais la route pour Vârânasî (11 heures de voiture quand même !) était bloquée. Inondations, éboulements ?! Mais que nenni ! Juste des fous qui font des centaines et des centaines de kilomètres à pieds (pieds nus !) pour rejoindre le Gange à Vârânasî et récupérer un peu d’eau. On n’a pas pris leurs pieds en photo parce que bon… Mais pour vous donner une idée ça ressemblait plus à des brioches soufflées qu’à des pieds… Quant à leur démarche, on aurait dit des marathoniens en fin de course qui auraient couru sur du verre enflammé. Enfin bref, ils occupaient la route pour Vârânasî, alors on est resté 2 jours ici. Et à Agra, à part le Taj et le baby Taj, ‘y a pas grand-chose à y faire…

Bon alors, vous vous en doutez, le Taj c’est pas de la gnognotte hein… Dans le genre majestueusement grandiose, on ne fait pas mieux ! Et en plus nous on a fait le Taj sous la pluie, sous le soleil et sous l’arc en ciel ! Grande classe !

Mais le problème avec le Taj c’est que c’est difficile de le concurrencer… Alors du coup le baby Taj et le Fort Rouge à côté… Pfff bah… Bah voilà quoi, ils ne lui arrivent pas à la 3ème pierre de marbre !

6 août, en route pour Vârânasî

11 heures de voiture, Mr Singh n’en pouvait plus, on n’en pouvait plus. On a dormi, papoté et beaucoup dormi. Et puis c’était très très long. Vraiment très long.

On a quand même fini par arriver. Mr Singh, bien extrêmement fatigué par ces longues heures de route s’est révélé ce jour là, plein d’attention. Bon, en réalité, je crois seulement qu’il cherchait à nous amadouer pour mieux se venger des robes à Jaipur.

CIMG4284Il nous a déposé à l’extérieur de la ville, prétextant des questions de circulation blablabla… (Évidemment c’était du vent, évidemment il nous a bien eu, évidemment c’était pas la première fois qu’il nous faisait ce coup là…) (Mais ho ! N’allez pas croire que c’est parce que j’ai écrit « évidemment » trois fois de suite dans une même phrase que l’Inde c’est « évident ». Il n’y a pas plus in-évident à vivre que ce pays…) Mr Singh, manipulateur jusqu’au bout de ses poils de barbichette. (En bon Sick qui se respecte, Mr Singh portait à merveille la Dali-barbiche.)

Donc on était là sur le trottoir, morts de fatigue avec Mr Singh tour à tour prévenant et attentionné. Les chauffeurs de rickshaw qui passaient par là, ayant repéré en nous la proie facile, tel le félin qui renifle son repas à des dizaines de kms, se faisaient éconduire par un Mr Singh devenu presque paternel. A le croire, il nous aurait protégé de nombreux voleurs qui auraient osé nous demander le double voire le triple prix de la course (évalué à 40 roupies). Il a même poussé le vice jusqu’à nous gratifier d’un petit sourire avant d’ajouter « attention, en Inde, les arnaques sont fréquentes… »

Bref, on a attendu une quinzaine de minutes dans ce vacarme infernal de klaxons et de crachats avant que l’un de ses amis n’arrive enfin. Conducteur de rickshaw. Evidemment. On est monté à bord, il nous a serré la main, a fait ami-ami, et a fait une pause quelques kilomètres plus loin dans une station service. Enfin le chasseur a tendu son piège et il nous a demandé où on voulait aller. Et puis évidemment il a dit que c’était inondé, que c’était trop dangereux, que c’était pas possible…

CIMG4285On a eu beau soupirer mille fois, lui montrer qu’on n’était pas né de la dernière pluie, que de toute façon rien de serait négociable, enfin bref, malgré tout nos efforts, ça a quand même pris 10 minutes. Il a remis le moteur et sans lâcher un seul mot, il nous a emmené. On ne savait pas trop où il allait et de toute façon il avait clairement décidé de ne plus nous parler, alors comme on n’avait pas non plus envie de sauter de rickshaw en marche on a attendu soit qu’il veuille bien s’arrêter, soit qu’il veuille bien nous parler… On en a profité pour lui dire qu’on paierait 40 roupies et pas une de plus, et comme il n’a pas répondu, on a pris ça pour un oui. (Après 8 mois de voyage maintenant c’est nous qui décidons du prix de la course, ça évite de se faire prendre pour des pigeons…)

Quand il a coupé le moteur on était au beau milieu de la ville et le vacarme encore plus puissant. Notre auberge était à 10 minutes à pieds « par là-bas » a-t-il dit, soit disant que les rickshaw n’y avaient pas accès… On l’a pas cru, on a refusé de descendre du rickshaw… Il est allé chercher les flics.

P1020402Après c’est allé assez vite et je ne me rappelle plus bien des détails, Seb s’est retrouvé à discuter avec la police (allez savoir pourquoi lui, il ne parle pas mieux anglais qu’il ne comprend le tchèque) et Emilie et moi à râler, pester voire hurler contre le chauffeur… Et, choses rare, mais pour preuve, pas impossible, il s’est avéré que le chauffeur de rickshaw nous disait bien la vérité, il ne pouvait pas aller plus loin…

Alleluyiaaahhhhhh, enfin un homme honnête ! Un Indien honnête ! Mais ho ! N’oubliez pas les fausses inondations hein… D’ailleurs en parlant d’inondations, voilà qu’il les remet sur le tapis ! Voilà que de nouveau le Gange a débordé et que notre hôtel n’est plus accessible !

Mais on est rôdé comme du papiers à musique, on appelle l’hôtel qui nous confirme que le Gange est bien à sa place et qu’il n’a pas joué les rebelles pendant la nuit ! Finalement, pas si honnête que ça notre Jojo l’Indien… Je lui tends les 40 roupies, il dégaine son portable. 40 roupies ?!! C’est tout ?! Mais c’est une honte ! Il appelle Mr Singh. Il pleurniche au téléphone, « payez plus mon ami, ce n’est pas honnête… » Plutôt prendre un bain de minuit dans le Gange que de céder…

On ne s’est pas baigné et on a aussi économisé 40 roupies. On a dit à Jojo L’indien c’est 40 roupies ou rien, il a dit blablabla et j’ai posé l’ultimatum du siècle.

Moi  » Vous avez 3 secondes pour prendre ces 40 roupies, au terme de ce temps imparti vous aurez tout perdu.
1…
2…
3…
Vous avez perdu. »

Je lui ai tourné le dos et je suis partie.

Evidemment, mon niveau d’anglais ne me permet pas de faire des phrases aussi classes, mais c’était juste pour vous donner une idée…

Enfin bref, mon pas était vif et déterminé. Tout en avançant, j’ai prié intérieurement pour qu’Emilie et Seb m’aient suivi, sans quoi cette scène digne des grandes pièces de théâtre (on avait pas mal de public d’ailleurs !) n’aurait servi à rien. J’ai marché sur quelques mètres en m’interdisant de me retourner, bah oui on est sur de soi ou on l’est pas quoi ! Il aurait interprété ça comme une hésitation… J’allais quand même pas lui faire ce plaisir là. A un moment donné, il a bien fallu que je m’assure de la présence de mes chers compatriotes, alors j’ai pivoté très légèrement, de la façon la plus discrète qu’il soit, j’ai zieuté par dessus mon épaule. Et ils étaient là.

Ahhhhh mes amis, mes amours !!!

7 aout, Vârânasî

P1020393 « Il est des villes, telle Vârânasî, encore tellement imprégnées de prières, malgré l’invasion du doute moderne, que l’on y est plus qu’ailleurs libéré d’entraves charnelles, et plus près de l’infini. » Pierre Loti

Vârânasî, capitale spirituelle de l’inde, ville folle où l’on baigne, brûle et jette les morts dans le Gange, ville où les vaches sont reines et où les Hommes crèvent comme des chiens, ville où l’on vient y mourir pour ne plus revenir, ville-révélation à l’allure incroyable qui ne laisse pas repartir son visiteur indemne.

C’est ici que s’exprime la grande ferveur des Hindous, ils viennent se baigner dans le Gange, fleuve sacré par excellence, pour se laver de leurs pêchers, ils viennent prier, ils viennent aussi y mourir. On assiste à leurs ablutions et à leur crémations avec le sentiment d’être vraiment à la mauvaise place. On respire l’odeur de poulet grillé qui se dégage des dizaines de corps qu’on brûle sans cesse et quand le vent n’est pas clément, dans nos yeux et nos cheveux s’accrochent les milliers de petites cendres qui s’échappent des bûchers…

P1020397On est venu, en voyageur insouciant, on a été touché et on a quitté la ville aussitôt. Vârânasî ne prend pas soin de ses invités, elle s’offre à eux, purement et simplement. Sans faire de chichi. Elle n’a honte de rien et dévoile le plus profond de ses entrailles à notre œil naïf et innocent.

8 août, sur la route du retour pour Agra

11 heures de route, rebelote !

9 août, New Dehli

Lewis, Pepe Jeans, encore Lewis… Et de tout beaux vêtements, tout neufs, pas chers, dans nos valises !
On a rebu des coups dans notre hôtel, c’est qu’on est des habitués nous ! Et on a fait nos sacs…

Bah oui… C’est demain qu’on rentre… Vous le saviez pas hein ?!!!

CIMG3465Pfiiiouuuu… On est intact. Ou presque. On a survécu. A l’Inde. Et aux Indiens.

Bon d’accord, on a perdu quelques kilos, mais on les a remplacé par les tonnes de souvenirs qui habitent notre tête. Alors au final, on n’a pas perdu au change. On a dans la tête plein de couleurs et plein d’odeurs…

Tu m’as fait grandir, mais tu m’as aussi fait pleurer. Tu m’as donné, beaucoup, mais tu m’as pris beaucoup aussi…
Tu m’as volé ma naïveté et tu m’as r’filé de l’herpès ! Garce !
Tu m’as réveillée, mais tu m’as aussi achevée…

Inde, Je t’aime. Et j’te déteste.

Je t’aime, mais j’rentre chez moi hein…
Je t’aime, mais avec 7500 kilomètres entre toi et moi.

Inde, je t’aime, mais de loin.

7 réflexions sur “New Dehli et le reste !

  1. Hello les voyageurs !!!!
    Nous suivons tout votre périple et vos aventures ou mésaventures avec les taxis 🙂 En tout cas Morgane, depuis que ta copine est arriver on dirait que tu n’as plus le temps de nous raconter l’Inde du Nord. C’est avec impatience que nous attendons 🙂
    A bientôt !!!!!!

  2. Bon ben maintenant j’ ai envie de repartir …. pour visiter le nepal et peut etre bientôt l’Inde du Nord….J’adore vous suivre, soyez prudent et prenez le temps de nous raconter!!!!!!!!!

  3. bon, on en est où de ce périple ?
    Parce que faut pas dire mais quand même …
    J’ai beau mettre mes baskets de rando et faire le tour du village par tous les chemins connus, c’est pas aussi dépaysant et distrayant que vos récits.
    Bref, on s’ennuie à ne pas vous lire.
    Ceci est un encouragement à nous donner des nouvelles.
    A plus.

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